Zimbabwe : le gouvernement lance le processus de sauvetage de l'opérateur télécoms Telecel

Les difficultés financières auxquelles il est confronté compliquent les activités de l’opérateur télécoms zimbabwéen Telecel. La société a vu sa base d’abonnés à la téléphonie mobile chuter de 1,6 million au 4e trimestre 2017 à environ 390 000 au 4e trimestre 2022.

Le processus de sauvetage de l'opérateur de téléphonie mobile Telecel Zimbabwe a commencé, selon un avis publié la semaine dernière dans le journal officiel du gouvernment.

Ce processus devrait notamment permettre de redresser l’entreprise et de la protéger contre les poursuites judiciaires de ses débiteurs. Il sera géré par Knowledge Hofisi de la société de conseil aux entreprises Aurifin Capital.

Le processus de sauvetage de Telecel est conforme à loi zimbabwéenne sur l'insolvabilité des entreprises (Insolvency Act). Il fait suite à une une requête déposée le 10 octobre 2022 auprès de la Haute Cour par David Mhambare, secrétaire général du Communication and Allied Service Workers Union of Zimbabwe (CASWUZ). Ce dernier s’inquiétait de la capacité de la société à poursuivre ses activités en raison des difficultés financières et techniques auxquelles elle est confrontée.

Dans la requête déposée à la Haute Cour, il est indiqué que la valeur de l’ensemble des biens de Telecel s’élevait à 1,5 milliard $ au 31 décembre 2021, contre des dettes de 24 milliards $, soit des capitaux propres négatifs de 22,5 milliards $. La société est également confrontée à la baisse continue des revenus ; l’incapacité d’investir convenablement dans son infrastructure de réseau ; des difficultés à payer les salaires de ses employés ; les conflits entre les actionnaires. A cela, il faut ajouter un contexte économique local compliqué.

S’il aboutit, le plan de sauvetage de Telecel devrait permettre à la société de lever les fonds nécessaires pour investir dans la modernisation et l’amélioration de la couverture de son réseau télécoms. Cela devrait lui permettre de repartir à la conquête du marché national dont elle ne contrôle que 2,7 % des parts en ce qui concerne le nombre de clients, selon les données de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Zimbabwe (POTRAZ). L’opérateur télécoms a vu son parc d’abonnés passer de 1,6 million d’individus au quatrième trimestre 2017 à environ 390 000 au quatrième trimestre 2022.

Isaac K. Kassouwi