« C’est un pont qui n’a qu’une seule allée ; pas de retour. Autrement dit, deux véhicules ne peuvent pas se croiser sur ce pont. Quand un véhicule s’est engagé, un autre doit attendre forcément après », explique M. Niaty.
Ce pont est une image frappante de l’enclavement de la zone. Il enjambe pourtant une rivière où sont pêchées plusieurs espèces de poissons ou encore de grosses crevettes qui sont commercialisées et consommées à Dolisie ou Pointe-Noire.
« Notre village dénommé Pont du Niari ne fournit que de la crevette. La crevette d’eau douce foisonne ici. », se glorifie M. Niaty.
Les autorités gouvernementales, le Chef de l’État Denis Sassou Nguesso en tête, ont donné symboliquement le coup d’envoi du bitumage de l’axe Kibangou-Dolisie. Un nouveau pont en béton est en construction en amont du premier. Bénéficiaire du chantier, l’éleveur Jean-Calixte Nzengui peut exprimer sa joie.
« C’est le début d’un soulagement et la fin d’un calvaire pour moi et le reste de la population (du Niari). Je vous ai dit que j’ai 60 ans, donc pendant 59 ans je ne croyais plus en la réalisation de ce projet. », lâche-t-il.
Le début du chantier ne lui fait pas oublier les difficultés endurées jusque-là par les producteurs, agriculteurs et éleveurs.
« Lorsque les paysans produisent, ils ne peuvent pas évacuer parce qu’il y a des difficultés. Vous voyez sur les 100 kilomètres qui séparent Kibangou à Dolisie on met 4 à 5 heures de voyage. Pour aller à Nianga, situé à 180 kilomètres de Kibangou, le voyage nécessite 6 à 8 heures. », affirme M. Nzengui.
Nadège Bissombolo, une paysanne, cheffe de famille, vit de la vente du manioc. Elle n’a qu’un seul souhait. « Notre prière est que le projet soit réalisé jusqu’au bout. »
Le tronçon Kibangou-Dolisie fait partie d’une route d’intégration, le corridor Brazzaville-Libreville. Il doit coûter 44,5 milliards de francs CFA dont environ 40% sont apportés par le Fonds africain de développement (FAD).