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La Beac subit des pressions de missions diplomatiques qui s’opposent au nouveau règlement des changes
La BEAC a pris des dispositions réglementaires pour limiter la circulation d’autres monnaies que le FCFA en zone Cemac. Cependant des missions diplomatiques continuent de s’affranchir de ces mesures, estimant qu’elles entravent leur bon fonctionnement.
Dans sa Lettre de Recherche du mois de février, consultée par Le Nouveau Gabon, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) révèle que depuis le 1er mars 2019, date d’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation des changes dans la Cemac, elle reçoit des pressions des missions diplomatiques qui ne veulent pas se conformer.
Selon la Beac, à la suite d’une séance de travail avec les chefs de mission diplomatique, le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli (photo), a émis une lettre circulaire qui octroie des facilités de retrait de devises aux chefs de mission diplomatique, diplomates et assimilés, en leur accordant un délai de trois mois pour apporter des justificatifs à leurs retraits de devises pour les besoins de voyage. Nonobstant ces dispositions, « certaines représentations diplomatiques continuent de vouloir se soustraire de l’application de la réglementation des changes en sollicitant des exemptions pour effectuer des retraits de devises sur les comptes en devises ouverts dans les banques de la Cemac », affirme la banque centrale.
En réalité, « il a été constaté qu’avant l’entrée en vigueur du nouveau règlement, les représentations diplomatiques et consulaires jouissaient de la latitude de retirer de leurs comptes en devises des espèces en devises pour couvrir leurs besoins ou alimenter le marché. Une pratique qui est contraire à la réglementation », déclare la Beac.
Toujours selon la même source, la disposition réglementaire qui vise à éviter la circulation d’une autre monnaie que le FCFA dans la Cemac est mal interprétée par certaines représentations diplomatiques et consulaires accréditées dans les différents pays de la Cemac. « Pour ces structures, cette disposition entrave leur bon fonctionnement et porte préjudice à leur personnel. En outre, elles évoquent les dispositions de la Convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les États pour s’exempter de l’application de la réglementation des changes », apprend-on de la banque centrale.
Sylvain Andzongo