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Cemac : morose en 2020, le refinancement bancaire par la Banque centrale reprend du poil de la bête en 2021

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Au cours de son opération d’injection de liquidité dans les banques de la Cemac du 26 janvier 2021, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) a pu placer 193 milliards de FCFA, apprend-on officiellement. Mais, globalement, au lieu des 30 à 80 milliards de FCFA captés chaque semaine tout au long de l’année 2020, les volumes souscrits par les banques commerciales

auprès de la Beac ont dépassé la barre de 100 milliards de FCFA chaque semaine, depuis le début de l’année courante. 

Dans le détail, en plus des 193 milliards de FCFA du 26 janvier dernier, les banques de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ont capté de la liquidité pour 123 milliards de FCFA le 5 janvier, 131 milliards de FCFA le 12 janvier et 143 milliards de FCFA le 19 janvier 2021. Ce qui représente une cagnotte globale de 590 milliards de FCFA en un seul mois. 

« La banque sollicite la liquidité lorsque ses besoins sont supérieurs à sa consommation habituelle », explique un banquier. Le dynamisme observé autour du refinancement bancaire auprès de la BEAC en ce début d’année 2021 peut s’expliquer par la reprise progressive des activités économiques, malgré le spectre d’une 2e vague du coronavirus, pandémie qui a plombé les économies de la Cemac au cours de l’année 2020. 

Marché monétaire 

Ce regain d’intérêt des banques pour la liquidité mise à disposition par la banque centrale des six États de la Cemac augure de belles perspectives pour les entreprises en quête de financements, pour se relever des ravages de la pandémie du coronavirus. Ces perspectives heureuses sont transposables aux Trésors nationaux, qui ont d’ores et déjà annoncé d’importantes mobilisations des ressources financières sur le marché monétaire en 2021. Les banques opèrent sur ce marché comme spécialistes en valeurs du Trésor (SVT). 

Pour illustration, le Gabon, à lui tout seul, ambitionne de lever 885 milliards de FCFA sur ce marché cette année, contre 350 milliards de FCFA pour le Cameroun. Calculette en main, cela représente une enveloppe globale de 1150 milliards de FCFA pour les deux principaux animateurs dudit marché. 

À la limite, l’intérêt marqué des banques pour le refinancement par la banque centrale en ce début d’année 2021 pourrait d’ailleurs découler principalement de cette envie pour chacune des banques de jouer les premiers rôles sur le marché monétaire cette année. En effet, contrairement au financement des entreprises et des particuliers, les activités sur le marché monétaire présentent moins de risques. 

Les États qui empruntent n’affichent pratiquement pas de défaut de paiement chaque année. Les titres publics sont non seulement échangeables sur le marché secondaire, mais sont aussi admis en contrepartie du refinancement par la Banque centrale. Toutes choses qui offrent visiblement plus de garanties de remboursements aux banques, que des prêts aux entreprises et autres particuliers. 

Brice R. Mbodiam 

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