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Cameroun : Hausse record des crédits bancaires au troisième trimestre 2020

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(Agence Ecofin) - En pleine relance post-Covid-19, les secteurs privé et public camerounais ont obtenu un bon retour de la part des banques commerciales locales. Le crédit bancaire est essentiel au soutien de la croissance dans le pays, mais fait face à des arbitrages délicats.

Au cours des mois d’août et septembre 2020, les crédits accordés par les banques commerciales camerounaises au secteur privé ont progressé respectivement de 54% et de 50,5%, apprend-on des informations partagées par l'Institute of International Finance (IFF) avec l’agence Ecofin. Ce sont les plus fortes progressions mensuelles pour cet indicateur, depuis que ces données sont analysées, soit janvier 2017.

Dans le même temps, on note qu’en 2020, les engagements des banques vis-à-vis du secteur public non financier ont progressé de 1,7%. C’est la plus forte progression depuis 2014. Aussi, l’encours des engagements au profit des administrations publiques dans le bilan des banques commerciales a atteint 18% en 2020, son niveau le plus élevé depuis 2014 aussi.

Cette progression du crédit bancaire est une chose positive pour la relance de l’économie camerounaise, selon les analyses de l’IFF, une institution basée à Washington, et qui se positionne comme une association mondiale des banques centrales. « L'expérience précédente de la baisse du crédit au secteur privé en 2018 a entraîné une baisse ultérieure de l'activité économique », peut-on lire dans le document.

Le secteur public revient en grâce auprès des banques après une période assez tendue, marquée par d’importants non remboursement relevés notamment du côté des sociétés parapubliques. La plus emblématiques des créances du secteur public à problèmes est celle de la Société Nationale de Raffinage (Sonara). L’Etat a dû trouver un accord de refinancement avec les trois plus importantes banques du pays pour détendre l’atmosphère.

Avec le secteur privé se pose d’autres type de problèmes. Il est souvent évincé du marché du crédit, lorsque s’intensifie les prêts au secteur public. Cela a une fois de plus observé entre décembre 2019 et juin 2020, lorsque des mois de hausse du crédit aux entités publiques, sont allées de paire avec une baisse subséquente des prêts accordés au secteur privé. Le retour d’un sentiment positif vis-à-vis de l’économie, s’était aussi accompagné d’une hausse de crédit au secteur privé et d’un ralentissement à l’endroit du secteur public.

Les arbitrages pour les banques commerciales actives au Cameroun contiennent de petites complexités. Elles possèdent un stock de réserves supplémentaires de ressources oisives, mais préfèrent les conserver sans aucune rémunération dans les coffres de la Banque Centrale (BEAC). Au 30 septembre 2020, ces ressources supplémentaires étaient de 933,75 milliards de FCFA. Mais l’expérience démontre que financer le secteur public ne garantit pas toujours une rentabilité stable. Quant au secteur privé, notamment celui des grandes entreprises qui absorbent 60% de ce crédit bancaire, l’encours des créances douteuses y est de 20%

Idriss Linge

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