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Deux banques sur trois en Afrique subsaharienne s’associent à des fintechs pour une transformation numérique (rapport BEI)
Le rapport souligne que les banques considèrent les fintechs à la fois comme une opportunité et une menace. La majorité des acteurs historiques du secteur bancaire s’allient à ces sociétés agiles qui révolutionnent le monde de la finance pour profiter de leurs innovations, mais une partie non négligeable d’entre eux les classent parmi leurs préoccupations majeures.
Deux tiers des banques actives en Afrique subsaharienne nouent des accords de coopération avec des sociétés de technologies financières (fintechs), s’y associent ou y investissent, selon un rapport publié le 27 septembre par la Banque européenne d’investissement (BEI).
Le rapport se base sur une enquête menée auprès de 33 banques d’Afrique subsaharienne en février et mars 2023. Il précise que les entreprises de technologies financières disposent d’un savoir-faire technologique dont les banques ont besoin, tandis que celles-ci peuvent compter sur une large clientèle, ce qui fait de la coopération ou du partenariat une voie évidente vers la poursuite de la croissance de ces deux types d’entreprises financières.
Mais les relations entre les acteurs historiques du secteur bancaire et les jeunes pousses de la finance semblent plus complexes.
Pour les banques traditionnelles, les sociétés de technologies financières peuvent représenter à la fois une opportunité et une menace, de sorte qu’il est assez difficile de classer leurs incidences. La concurrence exercée par les fintechs est citée comme une source d’inquiétude par 30% des banques interrogées, ce qui la place au quatrième rang dans le classement des préoccupations majeures des banques, juste derrière le coût ou la disponibilité des financements en devises étrangères (70%), le coût ou la disponibilité des financements en monnaie locale (57%) et la détérioration de la qualité des actifs (47%).
Le rapport révèle d’autre part que les services numériques constituent aujourd’hui une activité fondamentale des banques opérant au Sud du Sahara. Ces services numériques se concentrent sur des fonctions bancaires clés, notamment le transfert d’argent au niveau national (87 % des banques sondées), le paiement de factures ou de fournisseurs (83 %), la réception de paiements provenant de clients (80 %) et le paiement pour l’achat de biens en magasin (79 %).
L’écrasante majorité des banques investissent dans la digitalisation
Le pourcentage de banques proposant des services plus complexes en ligne, qui permettent par exemple de solliciter un prêt, une carte de crédit ou l’ouverture d’un compte, avoisine les 40 %, mais 20 % d’autres établissements bancaires en moyenne prévoient d’élargir leur offre numérique afin d’y inclure ces services.
Les banques d’Afrique subsaharienne adoptent plusieurs stratégies pour accélérer leur transformation numérique. Plus de 90 % d’entre elles réalisent des investissements à la fois dans leurs infrastructures numériques et le renforcement des compétences numériques de leur personnel.
Confirmant l’impact fondamental et transformateur de la mutation numérique de leur secteur, 90 % des banques remanient également leur structure organisationnelle pour l’adapter à leur offre de services numériques.
Les préoccupations en matière de collecte de ressources et de cybersécurité constituent des obstacles majeurs à la poursuite de la transformation numérique. Quelque 38 % des banques citent l’insuffisance de fonds collectés comme une entrave majeure ou sévère à l’intensification de leur mutation numérique, tandis que 28 % d’entre elles considèrent la cybersécurité comme le principal problème à cet égard.
Le rapport montre d’autre part que les banques actives en Afrique subsaharienne poursuivent le resserrement de leurs critères d’octroi de crédits. 14 % seulement des banques sondées prévoient d’assouplir leurs critères d’octroi, tandis que 45 % pensent les durcir, laissant entrevoir un resserrement net chez 31 % des banques, un pourcentage beaucoup plus élevé que celui enregistré en 2022 (13%).
Amélioration de l’engagement en faveur du climat
Dans ce cadre, les facteurs limitant les prêts continuent d’être plus contraignants pour les petites et moyennes entreprises (PME) que pour les grandes entreprises. L’absence de garanties acceptables et les mauvais antécédents de crédit restent les principaux problèmes gênant l’obtention de crédits pour les PME. 45 % des banques qualifient ces deux facteurs d’entraves majeures ou sévères pour les PME. Bien que les banques rencontrent également ces problèmes lorsqu’elles prêtent aux grandes entreprises, elles sont davantage enclines à les considérer comme des entraves modérées ou mineures.
Plusieurs autres facteurs constituent également des obstacles notables à l’octroi de prêts au secteur des petites et moyennes entreprises, dont les problèmes de qualité des actifs, le manque de projets bancables, l’insuffisance de fonds propres et la concurrence résultant de l’augmentation des prêts au secteur public. Ces derniers ont enregistré une montée en puissance, ce qui a provoqué une intensification de l’effet d’éviction au détriment du secteur privé. 29 % des banques ayant pris part à l’enquête font état d’encours sur des entités souveraines supérieurs à 20 % des actifs, tandis qu’une banque sur huit déclare des encours de ce type supérieurs à 40 %.
Les banques d’Afrique subsaharienne démontrent par ailleurs une volonté constante d’améliorer l’équilibre entre les hommes et les femmes dans le domaine de la finance. À preuve : 65 % des banques ont mis en place une stratégie en matière d’égalité des sexes, et 19% d’établissements bancaires supplémentaires envisagent de le faire.
Sur un autre plan, le rapport indique que l’engagement des banques interrogées à faire face aux effets du changement climatique s’est amélioré. 59 % de ces banques ont déjà mis en place une stratégie de lutte contre le dérèglement climatique et 22 % en envisagent l’élaboration. Autrement dit, quatre banques d’Afrique subsaharienne sur cinq pourraient bientôt disposer d’une stratégie formelle en faveur du climat.
En outre, 65 % des banques sondées tiennent compte des risques climatiques lors de l’évaluation d’un nouveau client ou de l’instruction d’un nouveau projet, et 23 % prévoient de le faire.